« UNE TERRE PROMISE » De Barack OBAMA: 6- Dans les remous de la politique
En dernier recours, la politique étrangère de chaque nation restait guidée par ses intérêts économiques propres, sa géographie, ses divisions ethniques et religieuses, ses conflits territoriaux, ses mythes fondateurs, ses traumatismes profonds, ses vieilles animosités, et surtout par les impératifs du groupe qui cherchait à se maintenir au pouvoir. »

Voici la suite de sa visite en Arabie Saoudite : « Plus tard, Ben et Denis sont venus à la villa où je logeais pour que nous discutions des dernières modifications à apporter au discours du Caire. Au moment de nous mettre au travail, nous avons avisé une imposante mallette sur le manteau de la cheminée. J’ai défait les attaches et relevé la partie supérieure. D’un côté, il y avait une grande scène de désert sur un socle de marbre où se trouvaient des figurines miniatures en or, ainsi qu’une horloge en verre fonctionnant grâce aux changements de température. De l’autre côté, disposé dans un écrin de velours, un collier, long comme la moitié d’une chaîne de vélo, incrusté de rubis et de diamants, qui valait sans doute des centaines de milliers de dollars – avec une bague et des boucles d’oreilles assorties. J’ai relevé la tête et regardé Ben et Denis. « Un petit cadeau pour vot’ dame », a dit Denis. Il a expliqué que d’autres membres de la délégation avaient trouvé des mallettes avec des montres de luxe qui les attendaient dans leur chambre. « Apparemment, personne n’a parlé aux Saoudiens de notre interdiction d’accepter les cadeaux.» (Page 473).
Ainsi soudoyaient les Saoudiens leurs hôtes privilégiés. Avec des diamants et des rubis…
De l’Arabie Saoudite, Obama rejoint l’Egypte pour prononcer son fameux discours sur le monde musulman. Mais avant cela, il brossera un tableau non élogieux pour l’Egypte. Il évoquera Djamel Abdel Nasser comme étant un dictateur pur et dur. Pour donner un aperçu sur ce que pense un Américain des arabes, voici un petit extrait : « LA MÉTROPOLE DU CAIRE comptait plus de 16 millions d’habitants. Nous n’en avons pas vu un seul, le lendemain, en la traversant depuis l’aéroport. Les rues réputées chaotiques étaient vides sur des kilomètres, à l’exception d’agents de police postés partout, preuve de la poigne extraordinaire avec laquelle le président égyptien Hosni Moubarak tenait son pays… » (Page 474).
Au Caire, il prononcera son discours qu’il voulait réconciliateur, mais sans vraiment toucher à la vraie plaie des arabes : La Palestine. Car le fond du discours était plus pour sécuriser Israël que donner une terre aux Palestiniens.
Après son voyage au Moyen-Orient, Obama fait une escale en Allemagne et la France. Ces deux visites étaient une façon d’amadouer ses amis juifs car il visitera des camps de concentrations de la deuxième guerre mondiale qu’il décriera avec précision et émotion.
Chapitre 16.
Dans ce chapitre, Obama parle de sa première année en tant que président et résident de la Maison Blanche. Il évoquera des anecdotes familiales, entre autre, comment sa famille avait adopté un chat dont ils étaient tous content. Quelques pages après, il abordera son projet de santé « Obama Care » (couverture maladie). Il expliquera en détail son choix pour cette orientation sanitaire, car, selon lui, les Etats Unis étaient en retard dans ce domaine. Il explique comment qu’il avait mené une dure bataille pour arriver à promulguer cette loi sur la couverture maladie. Les explications sur son projet « d’Obama Care » lui prend plus de deux chapitres. Toute fois avec des « flash-back » et autres digressions humoristiques. Telles que celles-ci : « Toutefois, Michelle et moi (ainsi que les agents du Secret Service chargés de notre protection, qui faisaient preuve d’une patience angélique) avions beau tout faire pour que nos filles aient une enfance à peu près normale, il m’était difficile, sinon impossible, de les emmener dans certains endroits comme l’aurait fait n’importe quel père ordinaire. Nous ne pouvions pas aller ensemble dans un parc d’attractions et nous arrêter en chemin pour manger un burger sur le pouce. Je ne pouvais plus, comme autrefois, faire une petite balade à vélo avec elles le dimanche après-midi. Sortir prendre une glace ou faire un tour dans une librairie était devenu une véritable odyssée – il fallait barrer des routes, être escortés par des équipes chargées de notre sécurité et composer avec l’omniprésence des journalistes à l’affût de nos moindres déplacements. »
Il parlera aussi de la mort du dernier des Kennedy.
Et finalement ce n’est qu’en 2010 que sera votée la loi sur la couverture sanitaire après un long et périlleux combat.
Chapitre 18.
Dans ce chapitre, Obama reprend la suite de la présence des soldats américains en Irak et en Afghanistan. Il expose sur quelques pages sa façon de signer les lettres de condoléances qu’il adressait aux familles des soldats morts dans l’un ou l’autre pays. S’ensuit ensuite des explications détaillées sur la guerre que menaient les Etats Unis en Afghanistan et en Irak. II évoquera même un désaccord entre les gradés de l’armée et sa vision personnelle.
Il n’oubliera pas de raconter son prix Nobel de la paix. Lui-même ne comprend pas pourquoi le lui a-t-on décerné ? En une année de gouvernance qu’a-t-il fait pour la paix dans le monde pour être aussi vite plébiscité ? Mais ça, c’est une autre histoire du Nobel…
Chapitre 19.
Dans ce chapitre, Obama parle de sa volonté de diversifier la diplomatie américaine qui est resté durant plusieurs années focalisée uniquement sur le terrorisme et l’Irak et l’Afghanistan. « Conformément à l’adage selon lequel la visibilité fait 80 % du succès, nous avons également mis un point d’honneur à nous rendre dans les parties du monde négligées par Bush, dont la présidence s’était exclusivement concentrée sur le terrorisme et le Moyen-Orient. Pendant cette première année, Hillary a été un véritable tourbillon, bondissant d’un continent à l’autre avec la même énergie qu’elle avait naguère mise dans la course à la présidence. » (Page 582).
Il ajoutera quelques pages plus loin, comme pour justifier l’ancrage de l’Amérique dans sa politique séculaire : « Le charme diplomatique avait néanmoins ses limites. En dernier recours, la politique étrangère de chaque nation restait guidée par ses intérêts économiques propres, sa géographie, ses divisions ethniques et religieuses, ses conflits territoriaux, ses mythes fondateurs, ses traumatismes profonds, ses vieilles animosités, et surtout par les impératifs du groupe qui cherchait à se maintenir au pouvoir. »
Il relatera ensuite un peu d’histoire sur l’Iran. Il évoquera le Shah et Khomeini. Aussi l’enlèvement des diplomates américains par les étudiants iraniens. Il passera sous silence le rôle joué par l’Algérie durant cette crise. Il se focalisera sur le traitement de l’uranium par l’Iran et prendra du temps pour l’expliquer.
Il reviendra, en page 590, à la guerre froide des années 60 et 70 pour finir avec la chute de l’URSS sous la gouvernance de Gorbatchev. Il arrive enfin à Poutine qu’il décrit en long et en large. Et voilà ce qu’il en pense : « Et pourtant, sous Poutine, la nouvelle Russie ressemblait chaque année un peu plus à l’ancienne. » (Page 593). Encore un cours d’histoire sur la Russie qui se prolonge sur plusieurs pages. De l’URSS jusqu’à la guerre de Tchétchénie. Il conclura avec sa rencontre (presque houleuse) avec Poutine.
Chapitre 20, 21 et 22.
L’ONU, l’Iran et la Russie, trois épines qui occupent l’esprit du nouveau président. La Palestine n’est qu’un « dommage collatéral ». Enfin, il arrive à la Chine qu’il visite sous couvert d’espionnage mutuel. Puis c’est le Japon, Singapour et quelques pays à visiter. Il aborde le problème du réchauffement climatique avec tous ses dessous de cartes et autres intrigues à faire dormir debout. Une longue cogitation sur la politique s’ensuit tout au long du chapitre 22.
Chapitre 23, 24.
Ces deux chapitres sont réservés à la catastrophe pétrolière survenue au large de la Louisiane et à son voyage en Inde.
Le chapitre 25 est réservé au Moyen-Orient. Avec comme nœud gordien la Palestine. Il reconnait, peut-être involontairement, l’existence historique de la Palestine et la création par la Grande Bretagne d’Israël. Non sans avoir encensé Netanyahu de belles paroles.
Il arrive, à la fin, à parler des « printemps » arabes. Il en parle comme quelqu’un qui avait prédit ça, ou du moins, qu’il avait senti venir la chose. « Nous sentions que la gronde prenait de l’ampleur au sein du peuple arabe – gronde qui, faute d’exutoire autorisé, risquait de dégénérer. Ou, comme je l’ai dit à Denis en rentrant de ma première visite présidentielle dans la région : « Ça va forcément péter quelque part à un moment ou un autre. »(Page 796).
Il commence par la Tunisie. Il évoque rapidement (l’unique fois sur 900 pages) le nom de l’Algérie, en la classant avec les pays non démocratiques. Le reste de tout le chapitre est réservé pour l’Egypte et la Libye.
Il finit son premier tome de « Terre Promise » (chapitre 27) sur le cas de Ben Laden. « Je veux que la traque de Ben Laden devienne une priorité, ai-je dit. Je veux voir un plan de capture crédible. Je veux un bilan de notre progression tous les trente jours sur mon bureau. » (Page 841). Et il raconte toutes les péripéties de cette traque de Ben Laden. De l’Afghanistan au Pakistan. Au détail près, il racontera l’intervention du commando qui mettra fin à la fuite de Ben Laden en le tuant dans sa maison d’Abbottabad au Pakistan.
Ainsi se termine ce premier volume de « Une terre promise » du 44ème président des Etats Unis, Barack Obama.
Rachid Ezziane
Écrivain, Journaliste & Chroniqueur in Le Chélif