Trait-d'Union Magazine

« UNE TERRE PROMISE » De Barack OBAMA : 4- Le Bureau ovale, pour le meilleur et pour le pire…

Ça y est, les résultats tombent vers les coups de 20 heures. Barack Obama devient le 44ième président des Etats Unis d’Amérique à l’âge de 46 ans, en ce mardi 4 novembre 2008.
Chapitre dix : « J’avais déjà visité la Maison Blanche plusieurs fois en tant que Sénateur, mais je n’étais encore jamais entré dans le bureau ovale avant d’être élu président… ». Dans ce chapitre, Obama décrit, presque au détail près, le bureau ovale qui a fait rêver les Américains et même les étrangers.

Un peu plus loin, Obama raconte : « Le président et la First Lady Laura Bush nous ont accueillis au portique sud et, après les inévitables saluts aux journalistes, le président Bush et moi nous sommes dirigés vers bureau ovale pendant que Michelle se joignait à Mme Bush pour prendre le thé à la résidence. Après quelques photos de plus et un rafraichissement de la part d’un jeune valet, le président m’a invité à m’asseoir. « Alors, m’a-t-il demandé, qu’est-ce que ça fait ? » « ─ ça fait beaucoup, ai-je dit. Je suis sûr que vous vous en souvenez. » « ─ Ouaip. Parfaitement. Comme si cela datait d’hier, a-t-il confirmé en hochant vigoureusement la tête. Je vais vous dire une chose. Vous allez vous embarquer dans une drôle d’aventure. Il faut juste penser chaque jour à en profiter. »    

Voilà ce que se disent les présidents quand ils se passent les consignes. De simples mots comme les communs des mortels…

Il raconte ensuite comment qu’il avait procéder pour choisir ses ministres et collaborateurs. Aussi comment qu’il a eu beaucoup de difficultés à faire accepter à Hillary Clinton le poste de secrétaire d’état aux affaires étrangères. Il évoquera aussi comment qu’il avait préféré des personnes expérimentées, donc plus âgés que lui, au détriment de ses amis plus jeunes mais moins expérimentés. Le 20 janvier 2009, officiellement, Barack Obama devient le 44ème président des États Unis.  Et c’est par train qu’il rejoint Washington le jour de son investiture en hommage à Abraham Lincoln. « J’ai passé le plus clair de mon temps à discuter avec les dizaines de personnes que nous avons invitées à monter à bord pour voyager avec nous, des citoyens ordinaires pour la plupart, que nous avons rencontrés ici et là durant la campagne. » (Page 304). Des milliers de personnes, sur des kilomètres, le long de la voie, l’acclamaient comme un vrai héros. Mais au moment de l’investiture, le temps devient pluvieux et glacial. On parla d’un attentat programmé par des terroristes. Peut-être pour donner encore plus d’importance au service sécuritaire ou quelque chose avait bien eu. Il passera un moment dans une église avant d’aller rejoindre la Maison Blanche où l’attendait le président Bush. De là, ils devaient, tous les deux, rejoindre le Capitole où se déroulera la cérémonie d’investiture. « A 9 H 55, nous sommes arrivés au portique nord de la Maison blanche. Le président et madame Bush nous ont accueillis, puis conduits à l’intérieur, où les Biden, le vice-président Cheney et sa famille, les chefs de file au Congrès et leurs conjoints s’étaient réunis pour une brève réception… » –

Juste après la cérémonie, Obama devient officiellement le 44ième président des Etats Unis d’Amérique. Voici son état d’âme de cet historique moment : « J’étais ému de voir les Bush gravir les marches jusqu’à leur hélicoptère, se retourner pour saluer une dernière fois. J’ai ressenti de la fierté à tenir la main de Michelle en parcourant une portion de la route du défilé. »

Chapitre 11 :

Obama décrit ses premiers jours à la Maison Blanche. Son premier décret signé interdisait la torture dans la prison de Guantanamo, ainsi que le lancement du processus de la fermeture de cette prison. S’ensuivit ensuite sa première loi signée. Il s’agit de la loi sur l’égalité des salaires entre hommes et femmes. (Et dire que l’Amérique est le pays des droits et de la liberté).  « La loi que je promulguais n’annulerait pas des siècles de discrimination. Mais c’était déjà quelque chose, un pas en avant. » (Page 314).

Et la machine Obama se mit en marche… Et les dossiers s’entassaient sur son bureau comme si l’Amérique venait de naître. Le chômage et la précarité sanitaire, avec en plus une crise financière, étant le nœud gordien de la nouvelle politique des USA d’Obama. Et pour résoudre ces problèmes, il faut relancer l’économie. La première décision économique que prit Obama était d’injecter l’argent qui remette la machine en marche. Il fallait ouvrir les crédits aux citoyens. Le modèle étant copié sur celui du « New Deal » de Franklin Roosevelt. Pas moins de 800 milliards de dollars seront injectés pour la nouvelle donne économique. Surtout pour endiguer l’allocation chômage. Comme nous le constatons, le régime démocrate est proche de la politique sociale contrairement au parti républicain.  Mais malgré ce « renflouage » financier, la classe moyenne restait dans l’expectative et chaque jour Obama recevait des lettres de détresse de ses citoyens.  « Ç’avait été mon idée, les lettres, une idée qui m’était venue le deuxième jour de mon mandat. Je m’étais dit qu’une dose quotidienne de courrier de mes concitoyens serait un moyen efficace de sortir de ma bulle présidentielle et d’avoir directement des nouvelles de ceux que je servais. Les lettres étaient comme une perfusion en intraveineuse du monde réel, un rappel quotidien de mon engagement envers le peuple américain, de la confiance placée en moi et de l’impact humain de chaque décision que je prenais. J’insistais pour avoir un échantillon représentatif. (Je ne veux pas juste des lettres joyeuses de la part de sympathisants qui disent que tout va bien). » (Page 358).

La crise laissée par son prédécesseur persistait et Obama ne savait pas où mettre sa tête. Le marché de l’immobilier s’effondrait comme un château de cartes.  En février, Obama lance le Recovery Act qui est un plan de relance économique. Le programme mis en place dans le but de relancer l’économie américaine à la suite de la crise économique de 2008-2009 qui avait affectée, entre autres, le système financier américain. Le plan a été accepté par la Chambre des représentants des États-Unis et le Sénat des États-Unis après une série de débats, chacune des chambres ayant proposé son propre plan. Elles se sont entendues pour un programme qui coûtera environ 789 milliards de dollars. Le plan est mis en vigueur pour principalement tenter de créer ou sauver trois à quatre millions d’emplois. Mais pour mettre à exécution le Recovery Act, Obama avait besoin de désigner ses hommes pour les postes qu’il faut. Et ce n’était pas facile pour lui. Il devait donner des coups de coudes pour arriver à cela. Obama évoque son difficile début en tant que président, vu la crise économique qui perdurait depuis plus d’un an. Le 24 février 2009, Obama prononce son premier discours devant les membres des deux chambres. Il évoque le retrait des soldats américains de l’Irak ainsi que son programme pour la relance économique. « LA CRISE ÉCONOMIQUE avait beau mobiliser l’essentiel de notre énergie, mon nouveau gouvernement ne pouvait pas se permettre le luxe de laisser tout le reste en plan, car les rouages de l’État fédéral s’étendaient à la Terre entière, tournaient chaque minute de chaque jour… ». Entre temps, quelques problèmes familiaux venaient s’ajouter aux innombrables responsabilités de la fonction de président.

On peut lire aussi des anecdotes et autres digressions telles que : « Nos nouvelles conditions de logement ont apporté une bonne surprise. Maintenant que j’habitais au-dessus de la boutique, pour ainsi dire, j’étais pratiquement tout le temps à la maison. La plupart du temps, le travail venait à moi, et non le contraire. Hormis quand j’étais en voyage, je faisais tout pour dîner en famille chaque soir à 18 h 30, même si cela impliquait de devoir ensuite retourner travailler au Bureau ovale. »

Ou celle-ci : « J’avais une dernière façon d’évacuer le stress, dont je n’aimais pas parler, et qui était une source de crispation depuis le début de mon mariage : je fumais encore cinq (ou six, ou sept) cigarettes par jour. . /… je m’échappais jusqu’à la cabine de piscine, derrière la Maison-Blanche, après le déjeuner, ou montais sur la terrasse du deuxième étage quand Michelle et les filles étaient au lit, tirant une longue bouffée et regardant la fumée monter en volutes vers les étoiles, me promettant d’arrêter une bonne fois pour toutes quand les choses se seraient tassées. Or les choses ne se sont jamais tassées. Tant et si bien qu’au mois de mars, ma consommation quotidienne était passée à huit (ou neuf, ou dix) cigarettes. » (Page 386).

Obama raconte ses cent premiers jours à la Maison Blanche en détail et au jour près. Il laisse sa plume divulguer et narrer sans ménagement.  Il évoque surtout la crise et ses déboires. Comment qu’il agissait avec ses collaborateurs pour trouver des solutions. Sans omettre de citer ses détracteurs et leurs bailleurs de fonds.

Chapitre 13 :

On apprend au président Obama le salut militaire. Avec tout le sérieux que requiert le comportement du soldat premier commandant en chef des armées.       « Le coude un peu plus à l’extérieur, monsieur le Président », a dit le premier.  Les doigts plus serrés, monsieur le Président, a dit l’autre. La pointe des doigts doit arriver aux sourcils. Au bout d’une vingtaine de minutes, mes tuteurs ont fini par avoir l’air satisfaits. » (Page 408). Après l’apprentissage de savoir faire le salut militaire, Obama avait d’autres chats à fouetter, et le plus sérieux des « chats à fouetter » était la chose sécuritaire. Comme si l’Amérique avait « héritée » d’un deal universel pour la chose. Obama nous ouvre une lucarne et nous en parle : « Chaque matin, au cours de ma présidence, un classeur en cuir m’attendait sur la table du petit déjeuner. Michelle l’appelait le « Livre de la mort, de la destruction et des choses horribles » – il était désigné officiellement comme la « synthèse quotidienne » du président. Top secret, d’une longueur de dix à quinze pages en général, et préparée d’un jour sur l’autre par la CIA, en collaboration avec d’autres agences du renseignement, la synthèse devait fournir au président un résumé des événements dans le monde, assorti d’une analyse des services du renseignement, en particulier sur tout ce qui pouvait affecter la sécurité nationale américaine. Tel jour, je pouvais être informé de l’existence de cellules terroristes en Somalie, de troubles en Irak ou du fait que les Chinois ou les Russes se dotaient d’armes d’un nouveau type. » (Page 414).

Chronique de Rachid EZZIANE, parue in Le Chélif N° 370

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