UNE RENTRÉE CULTURELLE PROMETTEUSE À CHLEF

La reprise de l’activité culturelle dans la wilaya de Chlef est un souhait fortement partagé non pas uniquement par les franges intellectuelles et artistique y résidant mais par un grand nombre de ses citoyens. Un souhait que n’a pas manqué d’exprimer également le nouveau premier responsable du secteur de la culture au niveau de notre wilaya. Dans un entretien qu’il a récemment accordé à notre hebdomadaire, Mahmoud Hasnaoui, qui vient juste d’être installé dans ses fonctions de directeur de la Culture et des Arts de la wilaya de Chlef, nous a, en effet, clairement fait montre « de sa motivation et de son envie de travailler avec les associations activant sur le terrain »; une disponibilité qu’il motive par le double fait qu’il « les considère comme les acteurs principaux de la scène culturelle » et qu’il estime que son rôle à lui, « en tant qu’autorité officielle, est de les encadrer et de les encourager par tous les moyens ».
En conformité avec une telle vision, il nous a exprimé son clair soutien à l’initiative lancée par les éditions Les Presses du Chélif, éditrices de notre hebdomadaire, d’organiser un Salon national du livre au niveau de la wilaya de Chlef. Ceci non sans nous promettre « son soutien et son appui pour la tenue de la prochaine édition »; la deuxième en date dont la tenue sera, à la demande des participants et de nombre de citoyens, avancée au mois de mars 2022. Pour rappel, la première a eu lieu au mois de juin de l’année dernière.
S’exprimant sur les activités qui ont eu lieu récemment, M. Hasnaoui a, dans un premier temps, cité, non sans déplorer au passage la faible audience qu’elles ont eu du fait, a-t-il estimé, de l’absence d’une médiatisation adéquate, les Rencontres musicales de Chaabi et d’autres manifestations artistiques qui se sont tenues, pour les unes, au musée national de Chlef et, pour les autres, à la maison de la Culture du chef-lieu de la wilaya.
Et dans un second, les activités qui ont été organisées à l’occasion du Mawlid. Et dont la plus marquante, « pour la dimension festive qu’elle a donnée à celles-ci », a été la procession, autour de « la Menara venue de Miliana », qui a arpenté les artères de la ville; une « menara » qui, nous a-t-il révélé, ne quittera plus Chlef: « l’artiste qui l’a conçue » ayant décidé, nous a précisé M. Hasnaoui, « de l’offrir à notre wilaya ».
Dans la foulée, le directeur de la Culture s’est réjoui que la participation de la ville de Miliana aux activités organisées à l’occasion du Mawlid ne se soit pas limitée à l’envoi de la seule Menara: « Nous avons également accueilli El Youssoufia, une troupe de musique andalouse qui y est très connue et qui, à l’instar des troupes locales participantes, a fourni une prestation de qualité », nous a-t-il en effet déclaré.
Se voulant plus précis sur le programme de cette rentrée culturelle, M. Hasnaoui a commencé par nous dire qu’il était « très dense ». Sauf que dans le même temps, il a reconnu qu’il demeure, en grande partie, méconnu des férus de la culture. Un « tare » qu’il impute principalement et aux difficultés de la reprise au sortir d’un pesant confinement, et à l’approche du début de la campagne électorale des élections locales du 27 novembre prochain.
Toujours au chapitre des regrets, le directeur de la Culture et des Arts de la wilaya de Chlef nous a révélé que la rentrée culturelle devait débuter par une « Journée du pantomime » sauf que des « contraintes financières » ont poussé l’association organisatrice « Doumou El Farah » (Les larmes de joies), de l’ex-Massena, l’actuelle localité de Ouled Ben Abdelkader, à la reporter. Des regrets d’autant plus vifs que ladite association avait prévu, nous a-t-il précisé, d’organiser, parallèlement à la tenue de ladite journée (du pantomime), une formation pour les amateurs de théâtre.
Fort heureusement tout n’est pas que regrets dans cette rentrée culturelle. « Ahlam » (Rêves), une autre association féminine a, quant à elle, entamé son programme. La caravane culturelle qu’elle compte faire passer par tous les petits patelins et les douars de la wilaya et ce, à l’effet d’intégrer les zones rurales « dans le circuit de la consommation de la culture », s’est, en effet, déjà ébranlée. Et ce, depuis une semaine. Sa première halte à été la localité de Béni Rached où elle a été très bien accueillie. Une autre association est en passe de lui emboîter le pas. Selon notre interlocuteur, El Othmania compte en effet organiser, avant la fin de l’année en cours, les « Soirées de Ténès de la chanson andalouse ».
Dans le cours de notre entretien, M. Hasnaoui nous a fait part d’un important – de par sa visibilité – événement qui se déroulera durant les trois jours précédant la date historique du Premier novembre. Dix-huit (18) fresques seront, nous a-t-il dit, réalisées au niveau du centre-ville de Chlef. Et ce, dans le double objectif, nous a-t-il précisé, «de donner un souffle nouveau à l’espace – l’ex-lycée khawarizmi – où elles seront peintes » et « de réintroduire dans le marché du travail , après une période de « pause » dû à la pandémie du Covid-19, les artistes qui vont les réaliser ».
Adel Hakim
Journaliste, Chroniqueur.