TU N°2 MAMA AFRICA
TU N°2 MAMA AFRICA
L’Afrique est considérée comme le berceau de l’humanité, dit-on de manière fort poétique, l’espèce humaine y aurait vu le jour. Pourtant, au fil des ans, mais surtout ces trente dernières années, force est de constater que les « enfants » de ce continent se hâtent de quitter ce berceau qui ne leur apporte plus le réconfort souhaité et d’aller courir le monde, occidental de préférence. En effet, une situation politique et économique désastreuse, l’absence de perspectives font que la jeunesse africaine n’aspire plus qu’à une seule chose : émigrer.
L’Algerie, trésor artisanal: Carrefour des civilisations où se croisent art et culture, l’Algerie est réputée par les merveilles produites par son artisanat. Un artisanat qui nous fait rappeler l’histoire de notre terre marquée par sa diversité et sa richesse linguistiques et culturelles. Les techniques et les décorations artisanales varient d’une région à une autre. Les matières premières dans la fabrication des bijoux diffèrent aussi : argent et corail en Kabylie, argent et pierres précieuses aux Aurès, or pur dans les hauts plateaux, l’Oranie, la vallée des M’zab , et enfin, argent et ébène au sud. Malgré cette variation, les grandes régions d’Algérie possèdent des bijoux en commun tels que : Khelkhal, Mqayes et le Skhab.
En dépit des circonstances difficiles dues à l’épidémie de la Covid-19, le numéro 2 de l’e-magazine littéraire et culturel « Trait-d’Union » est paru en ce début décembre et remporte un franc succès avec environ 1000 lecteurs dès la première semaine. Défi d’une équipe non sponsorisée mais dynamique et motivée par une volonté d’une culture partagée et gratuite.
L’islamisme radical fut, dans l’Algérie des années 90, à l’origine de nombreuses tueries ciblées qui visaient à intimider et à faire taire toute critique émanant des intellectuels et des journalistes. La décennie noire fut synonyme de terreur et de peur pour les civils visés par ces groupes paramilitaires radicaux qui multiplièrent les actions d’attentats après l’annulation des élections législatives de 1991 laissant présager une victoire du Front Islamique du Salut. Peu d’images circulèrent au-delà des frontières si bien que la situation exceptionnelle vécue par la population civile fut longtemps une page oubliée de l’histoire. Le cinéma algérien contribue activement à combler cette amnésie et à en mémorialiser les traumatismes à travers la mise en scène d’histoires qui montrent l’intimité de la terreur. Les femmes jouent un rôle central dans ce travail de mémoire en tant que réalisatrices déterminées à raconter le vécu des femmes, dont les désirs de liberté et d’expression furent directement visés par les fondamentalistes. Dans Rachida (2002), la réalisatrice algérienne Yamna Bachir-Chouikh dresse le portrait d’une jeune enseignante, qui vit avec sa mère dans l’un des quartiers populaires d’Alger. Son esprit d’indépendance lui attire l’attention des islamistes qui cherchent à l’intimider pour mieux la soumettre à un ordre patriarcal. La réalisatrice Mounia Meddour s’inspire des années qu’elle a passées à Alger en tant qu’étudiante lorsqu’elle met en scène Papicha (2019), un film qui reconstitue l’expérience de la décennie noire à travers le point de vue de jeunes lycéennes dont le quotidien et les ambitions sont un défi répété des restrictions imposées par les islamistes. En plaçant la matérialité du corps de la femme au centre de l’image, ces films inventent une esthétique nouvelle qui traduit une sensibilité féminine en résistance au regard objectifiant et déshumanisant des Islamistes.
Mohamed Abdallah, très jeune auteur, étudiant en mathématiques, intègre le cercle des écrivains avec une première publication Entre l’Algérie et la France il n’y a qu’une seule page suivie de Souvenez-vous de nos sœurs de la Soummam. Le troisième roman, édité aux Editions Casbah (2019), dans le contexte de l’effervescence contestataire du Hirak, ne manque pas de surprendre. Alors qu’un grand nombre de livres actuellement en librairie s’apparentent à des radioscopies de la société algérienne pâtissant de ses maux et tout autant porteuse d’espoir, Mohamed Abdallah se place hors de ce champ. Il remonte le temps pour camper dans la Numidie antique. Il apparait ainsi comme un ‘’OVNI’’, (expression d’une amie lectrice de son dernier roman) dans le paysage littéraire algérien du moment car l’opus en question relève de la quête archéologique. De fait, le projet littéraire s’annonce comme réécriture d’une page de l’histoire lointaine de l’Algérie, à laquelle il convient de redonner vie. A quelle fin ? Pourquoi ce retour vers une antériorité si lointaine ? Assouvir une curiosité qui se manifeste présentement ? Prévenir de l’oubli ? Acte mémoriel à visée pédagogique ? Nécessité de nourrir la connaissance de soi ? Il est certain que la fouille du passé est susceptible de renseigner sur les interrogations du présent et peut-être de les expliquer en partie.
Souveraine est, je crois, le terme qui pourrait qualifier l’œuvre importante et singulière de Mohammed Dib, dont on célèbre cette année le centième anniversaire de sa naissance. Souveraine et combien évidente parce qu’elle est le fruit heureux d’un travail littéraire au long cours, patient, méticuleux et fertile. Libre aussi car éloignée des modes et des […]