Livre papier et livre numérique, la cohabitation est-elle possible ?
C’est la question que plusieurs universitaires se posent depuis l’intrusion des nouveaux médias dans nos vies. Entre autres, Facebook et les réseaux sociaux qui accaparent l’essentiel des internautes et qui, semble-t-il, livrent une concurrence acharnée aux autres moyens de communication de masse, y compris les chaines de télévision. Qu’en est-il réellement ?

Parmi les éditeurs qui ont participé au salon national du livre, nous avons rencontré Karim Chikh qui a créé sa propre maison d’édition. Né en 1967 à Alger, Karim Chikh obtient son diplôme d’ingénieur d’application en électrotechnique en 1994 (1989- 1994) à l’USTHB (Université des Sciences et Technologie Houari Boumediene) d’Alger. Durant son parcours universitaire, il monte en parallèle une petite entreprise de fabrication d’étuis et d’essuie-lunettes, « Lu-Net Service », qu’il gère jusqu’en 2000, date à laquelle il change complètement d’activité pour s’occuper exclusivement d’un vieux projet qui l’animait, avec son épouse Samia Zennadi : monter une maison d’édition. Il fonde ainsi les éditions APIC en 2002 (dont le siège est au 9, rue Ricour Omar, à Ben Aknoun, Alger) et participe à l’élaboration, à l’écriture, à la recherche iconographique, à la conception graphique et à la réalisation du premier ouvrage publié par la maison d’édition en 2003, « Au fil des temps, l’art du tapis en Algérie », collection Patrimoine d’Algérie.
En 2007, il est membre du bureau exécutif du Syndicat National des Editeurs de livres (SNEL) en Algérie, qu’il quitte en 2009. Il coorganise durant trois ans (2006 à 2008) la participation de l’Algérie au salon du livre de Paris.
En juillet 2009, lors de la deuxième édition du Festival Panafricain, il est coorganisateur (éditions Apic/Ministère de la Culture) de la première résidence d’écrivains en Algérie, dans laquelle ont participé de grandes figures de la littérature africaine, qui a abouti à la publication d’un recueil de nouvelles intitulé « Ancrage Africain ».
Lors de notre entretien avec Karim Chikh, ce dernier nous a appris qu’il édite une dizaine d’ouvrage par an.

A une question sur le livre papier s’il a encore de la valeur dans un monde hyper numérisant, M. Chikh répondit par l’affirmative en ajoutant QUE « l’arrivée du livre numérique a quelque peu ébranlé le monde littéraire certes, mais le livre papier n’a pas dit son dernier mot. Loin de là. Les avantages du livre papier sont encore nombreux. Toutefois, le livre numérique a également des avantages pour les auteurs. La distribution du livre numérique est plus large et permet de toucher un vaste lectorat.
Le petit prix peut séduire des lecteurs qui auraient envie de découvrir un auteur inconnu sans dépenser une fortune. Autre avantage de taille pour un écrivain : la facilité de mise à jour (alors qu’une fois le livre imprimé, difficile de le modifier).
Lorsque les livres numériques ont commencé à affluer sur le marché, les amateurs de livre papier ont eu peur de voir disparaître leur support de lecture préféré. Mais, finalement, ces deux modes de lecture cohabitent plutôt bien dans le monde littéraire.
Le livre numérique n’a pas remplacé le livre papier. Au contraire, il le complète.
Bencherki Otsmane, in LE CHÉLIF HEBDO
Rédaction